Hugo SABY

HUGO SABY

Céramique documentaire

Mon travail sculptural actuel est le fruit d’une réflexion sur la prise d’empreinte. C’est en réfléchissant à ce que représentait pour moi la prise d’empreinte que je me suis résolu à ne plus la concevoir seulement au travers du moulage, comme moyen de reproduire des formes. Je la visualise plutôt comme une photographie en volume, et passer d’une façon d’« empreinter » à une autre, c’est un peu comme changer l’objectif de l’appareil pour se régler sur un autre point. J’expérimente depuis plusieurs années différentes manières pour réaliser mes empreintes : contournement de formes, calque de surfaces ou de reliefs, moulages en négatif.
A partir de cette recherche j’ai développé l’idée d’une « sculpture documentaire », ou d’un documentaire en volume, qui ne va pas sans la main de celui qui donne la forme. Il y a le temps de la récolte d’informations, puis le temps de la mise en volume, et l’empreinte réalisée témoigne d’une histoire qui a transité par mon atelier. Chaque pièce propose ainsi un récit, que j’accompagne de titres évocateurs, parfois de textes. Dans l’idée de prendre l’empreinte des lieux, de situations ou mêmes d’évènements se produisant sous mes yeux, je travaille à différentes manières d’être en « contact » avec l’environnement qui m’entoure, avant de le transposer ensuite dans la terre. Terre, qui une fois cuite à plus de 1200°, prendra sa forme pérenne. Dans les lieux qui sont voués à disparaître ou à se métamorphoser, les figer par le feu c’est garder une trace, créer des archives.

Mon travail sculptural est le fruit d’une réflexion sur la prise d’empreinte, comment l’incorporer à mon travail de manière sensible et non pas comme un moyen de reproduire des formes en série. C’est d’ailleurs en réfléchissant à ce que représentait pour moi la prise d’empreinte que je me suis résolu à ne plus la concevoir seulement au travers du moulage. Je la visualise comme une photographie, et passer d’une façon d’empreinter à une autre, c’est un peu comme changer l’objectif de l’appareil pour que d’autres parties du décor se révèlent.

C’est donc comme ça que j’ai commencé à sortir de l’atelier et empreinter des éléments extérieurs, comme des morceaux de façade d’immeubles, des bouts de trottoirs, des parties de corps etc. L’idée d’une sculpture documentaire, ou d’un documentaire en volume, ne va pas sans la main de celui qui sculpte. Le témoignage est donc perçu, pour le spectateur, par mon prisme. Le récit qui découle naturellement de ces pièces, soit par des titres évocateurs ou par des textes qui accompagnent les céramiques, je le compare aux « documentaires de création ». Dans l’idée de prendre l’empreinte des lieux, j’ai réfléchi à différentes manières d’être en « contact » avec l’environnement qui m’entourait, tout en ayant en tête de le transposer ensuite dans la terre. Terre, qui une fois cuite à haute température, deviendra pérenne. Dans les lieux qui sont voués à disparaître ou à se métamorphoser, les figer par le feu c’est garder une trace. Et l’archive a parfois plus de valeur pour moi que le reste.

HUGO SABY